Est-ce normal d’avoir une moins bonne mémoire quand on vieillit ?
Le vieillissement est une étape naturelle de la vie. Il peut être riche en expériences et en découvertes, mais il apporte également son lot de changements, qu'ils soient physiques, émotionnels,...

Le vieillissement est une étape naturelle de la vie. Il peut être riche en expériences et en découvertes, mais il apporte également son lot de changements, qu'ils soient physiques, émotionnels, sociaux ou cognitifs.
Certains changements cognitifs liés à l'âge sont une partie normale de cette transition. Tout comme les rides qui apparaissent au fil des années, notre cerveau subit des transformations tout à fait habituelles.
L'objectif ici est de vous aider à comprendre ce qui est considéré comme normal au fur et à mesure que nous avançons en âge. Si, en lisant ces lignes, vous reconnaissez des expériences qui résonnent avec votre propre parcours, vous n'êtes pas seul. Toutefois, si vous vous sentez inquiets ou si les changements que vous observez diffèrent de ce qui est décrit ici, il peut être judicieux de consulter un professionnel de la santé.
Les deux grandes catégories de changements cognitifs liés au vieillissement
L'un des changements les plus palpables avec l'âge est le ralentissement de la vitesse de traitement de l'information. Imaginez que vous conduisiez une voiture : si vous êtes plus âgé, le temps nécessaire pour prendre une décision peut être légèrement plus long que pour un conducteur plus jeune. Il peut s'agir de réagir à un feu de signalisation qui change subitement, de décider de changer de voie sur l'autoroute, ou de répondre à une question dans une conversation. Dans ces situations, le cerveau des individus plus âgés peut nécessiter quelques millisecondes supplémentaires pour traiter l'information et réagir.
D'un autre côté, les fonctions exécutives, qui englobent un large éventail de compétences, connaissent également des changements. Cela inclut des aspects tels que la planification, l'élaboration de stratégies, la flexibilité mentale, le contrôle inhibiteur, entre autres. Au sein de ces fonctions exécutives se trouve la mémoire de travail. Cela peut être illustré par un exemple quotidien : imaginez que vous écoutiez quelqu'un vous donner des indications pour préparer un nouveau plat. Vous devez retenir temporairement ces informations, tout comme si vous reteniez les ingrédients d'une recette en cours de préparation. Certaines de ces informations, comme les ingrédients essentiels d'une recette, peuvent être transférées vers une mémoire à long terme pour un stockage plus permanent. La mémoire de travail est votre "espace de travail mental", qui vous permet de jongler avec différentes informations en temps réel. Cependant, pour de nombreuses personnes plus âgées, la mémoire de travail peut représenter un défi plus important, et prendre des notes peut devenir une stratégie précieuse pour soutenir ce processus cognitif.
D'autres changements qui accompagnent le vieillissement
Les changements au niveau des fonctions exécutives et de la vitesse de traitement ont des répercussions dans d’autres domaines clés de notre vie quotidienne.
Avec l'âge, il devient parfois plus difficile de sélectionner l'information pertinente parmi une multitude d'informations. Imaginez que vous lisiez un article en ligne et que votre esprit divague entre les publicités, les images et le contenu principal. Pour une personne plus âgée, il peut être plus difficile de se concentrer sur le texte essentiel et de le traiter en profondeur. De même, allouer nos ressources attentionnelles entre plusieurs tâches ou informations en parallèle peut devenir un défi.
La mémoire épisodique, qui nous permet de nous souvenir d'événements personnels, peut également être influencée par le vieillissement. Chez les personnes plus âgées, les méthodes qu'elles utilisent pour mémoriser des informations peuvent devenir moins efficaces. Le processus de mise en mémoire de nouvelles informations peut être moins fluide et moins efficace avec l'âge. Une fois que l'information est enregistrée avec attention, elle peut généralement être rappelée ultérieurement.
Le langage peut également subir des changements. Il peut devenir plus difficile de trouver le mot précis dont on a besoin, comme chercher le nom d'une personne lors d'une conversation. L'accès au lexique, c'est-à-dire à l'ensemble des mots que nous connaissons, peut devenir un peu moins fluide.
Ce qui résiste au passage des années
Imaginez que la mémoire sémantique soit comme la banque de nos connaissances. Avec l'âge, cette banque ne ferme pas ses portes. Vous conservez toujours l'essentiel, comme le fait que Paris est la capitale de la France ou que les chats sont des animaux à quatre pattes. C'est comme si vous aviez un manuel de base à portée de main dans votre bibliothèque mentale, et ce manuel ne disparaît pas avec le temps.
La mémoire procédurale, qui vous permet d'exécuter des tâches de façon quasi-automatique, résiste généralement aux ravages du temps. Par exemple, imaginez que vous sachiez comment faire du vélo. En vieillissant, cette capacité reste préservée. C'est comme si ces compétences étaient ancrées en vous, prêtes à être utilisées sans effort conscient.
Avec l'âge, la richesse de votre vocabulaire ne diminue pas. Vous continuez à avoir une variété de mots à portée de main pour exprimer vos pensées et vos émotions.
Si vous, ou votre proche, constatez des difficultés significatives pour parler, des pertes de mémoire inexpliquées, de la confusion temporelle ou des difficultés à utiliser des objets de la vie quotidienne, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé. Ces signaux peuvent indiquer des problèmes plus profonds qui méritent une attention immédiate, et une évaluation médicale est le premier pas vers une solution.
Notre cerveau grandit rapidement jusqu'à l'adolescence, atteignant environ 1,5 kilogramme. Puis, il maintient ce poids jusqu'à environ 55 ans, après quoi il commence à perdre du poids progressivement mais doucement. Cette perte de poids est généralement un peu plus prononcée dans la partie avant du cerveau, appelée le lobe frontal.
La mort des neurones n'est pas la principale cause de cette perte de poids. En réalité, les neurones ont tendance à rétrécir un peu, à réduire le nombre de connexions entre eux, et à devenir moins actifs.
Dans les profondeurs de votre cerveau, il y a un réseau complexe de fibres nerveuses, un peu comme des autoroutes qui relient différentes parties du cerveau, appelées la "substance blanche". Avec l'âge, ces fibres subissent une détérioration. Les signaux nerveux qui y voyagent le font donc un peu moins rapidement, ce qui signifie que nos réactions peuvent être légèrement plus lentes. Parfois, il y a aussi des petits "accidents de la route" sous forme de microsaignements, surtout chez les personnes âgées, et encore plus chez celles qui ont une pression artérielle élevée.